Aristine

Memento mori!

Jeudi 13 janvier 2011 à 20:01

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Je lève la tête et les regarde. Les plumes crissent. Ils ne savent pas ce qu'ils écrivent ni pourquoi ils le font. Leurs poignets sont douloureux mais il faut écrire. Ne pas oublier un mot, garder la cadence comme si la vie en dépendait. Moi, je n'écris plus, je comprends. Je comprends à quel point ce qui m'entoure n'a pas de sens, n'a plus de sens, à quel point nous sommes seuls et livrés à nous-mêmes. Oui, tout à coup, j'ai peur de la vie, de ce que je suis, de ce dont est fait le monde. Des autres, de leur regard vide, de leurs gestes mécaniques. Ils sont piégés , aspirés dans le gouffre infernal de la vie, ils ne se débattent plus...Non, ils n'ont même plus conscience qu'ils sont prisonniers, qu'ils pataugent et s'enlisent petit à petit au fond du trou. Les hanches. Ils croient encore en la vie. Et puis tout le corps, dernier souffle. Moi aussi je bois la tasse, avec eux. Asphyxie, ma vie s'endort.

Mercredi 12 janvier 2011 à 19:35

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Je suis en retard. Mais elle est où cette fichue écharpe? Et puis après quoi je cours ce matin? Et puis hier aussi, hein, pourquoi j'étais si pressée? Je claque la porte, un peu trop fort peut-être. J'ouvre le portail et retiens quelques larmes. Et putain il pleut. Je sais d'avance que je ne vais ressembler à rien en montant dans le bus ce matin, les cheveux mouillés,un tee-shirt, une petite veste, sans écharpe. Bref, la fille en retard. La fille fatiguée, celle qui fait la gueule le matin car elle sait qu'aujourd'hui ce sera encore pareil, triste. Et merde, j'ai mes deux dissertations à relire. Pas de musique ce matin, non bonjour Ulysse et Nell. Mon effaceur tombe dans le car. Nous sommes dans une descente, ce con là il se casse à l'avant. Tant pis, je ne le ramasse pas. Je range mes devoirs, enfin fini. Je peux à présent m'exploser les tympans en toute sérénité. Ou presque. Terminus, tout le monde descend, à demain, même heure..

Dimanche 2 janvier 2011 à 15:00

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"La vie se passe comme ça : vous naissez, vous mourrez, et entre les deux, vous avez mal au ventre. Vivre, c'est avoir mal au ventre, tout le temps : à 15 ans, mal au ventre parce que vous êtes amoureuse ; à 25 ans, parce que vous êtes angoissée par l'avenir ; à 35 ans, parce que vous buvez ; à 45 ans, parce que vous travaillez trop ; à 55 ans, parce que vous n'êtes plus amoureuse ; à 65 ans parce que vous êtes angoissée par le passé ; à 75 ans, parce que vous avez un cancer généralisé. Dans les intervalles vous n'aurez fait qu'obéir à vos parents, puis aux professeurs, puis aux patrons, puis aux maris, puis aux médecins. Parfois vous vous doutiez qu'ils se foutaient de votre gueule mais il est déjà trop tard, et un jour, l'un d'entre eux vous annonce que vous allez mourir et alors, sous la pluie, on vous range dans un coffre en bois, sous la terre du cimetière de Bagneux."

Samedi 1er janvier 2011 à 16:14

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L'année 2010 est désormais finie, une page qui se tourne..  ou presque. Ses peines et ses douleurs persistent, elles ont déménagé sur la nouvelle page. C'est une feuille bien vide pour le moment, vide d'espoir. Une feuille qu'il va falloir écrire, inventer. La seule où nous ne pouvons ni gommer nos erreurs, ni faire des ratures. Une impitoyable feuille. J'hésite à y écrire les premières lignes. Moment de doute. Pourquoi ne pas la brûler?
Le corps en cendre. Dernière étincelle dans les yeux.

Jeudi 30 décembre 2010 à 18:18

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J'ai compris que je ne comptais que pour très peu de personnes. Je suis de celles qui sont invisibles et qui n'influent jamais sur la vie des gens. Je suis de celles qui restent dans l'ombre, et qui pourtant s'obstinent à être présente, à être là avec vous. Je suis la passive du groupe, celle qu'on n'entend pas, celle qui ne sert à rien. J'ai toujours eu tendance à me cacher cette triste réalité, à me dire que je pouvais peut-être porter un intérêt pour je ne sais qui, mais aujourd'hui, me mentir est au dessus de mes forces, je ne suis plus capable de me persuader que j'ai passé une bonne journée avec  tous ces gens qui m'ignorent, plus capable de me convaincre que mon rire n'était pas amer. "Y'a quelque chose qui cloche", oui, et il serait temps d'agir en conséquence.

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