Aristine - Memento mori!Ce sont toujours ceux qui posent des questions qui sont les plus dangereux. Répondre, ce n'est pas si compromettant. Une seule question peut être plus explosive que mille réponses.Cowbloghttp://aristine.cowblog.frFri, 11 Apr 2014 22:43:26 +0200180La tristitudeFri, 11 Apr 2014 22:43:00 +0200Fri, 11 Apr 2014 22:43:00 +0200http://aristine.cowblog.fr/la-tristitude-3263429.htmlCourse-au-Bonheur
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Amnésie des jours heureux.Fri, 07 Jun 2013 19:20:00 +0200Fri, 07 Jun 2013 19:20:00 +0200http://aristine.cowblog.fr/amnesie-des-jours-heureux-3241825.htmlCourse-au-Bonheur
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Photographie
: Emmanuelle Brisson


Sur la terrasse ensoleillée,
Amnésie des jours heureux,
Âme esseulée au coeur des chemins tortueux,
Peines et tourments d’un rêve brisé.

Où s’en est allée la petite lueur,
Celle des yeux de ma tendre amie
Qui suffoque dans sa lente agonie?
Sa lumière est-elle prisonnière de sa torpeur?

Sans vie, elle semble attendre une fin.
Celle-ci sera-t-elle la bienveillance d’une main chaleureuse
Qui la sauverait de ces routes sinueuses
En la protégeant des lendemains incertains?

Ou bien sera-t-elle le néant,
Cette délivrance d’un inexorable destin,
Réponse amère à ce qui est vain,
Echappatoire d’un tragique dénouement?


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Bandit un peu maudit, un peu vieilli; les musiciens sont ridés.Sun, 12 May 2013 17:35:00 +0200Sun, 12 May 2013 17:35:00 +0200http://aristine.cowblog.fr/bandit-un-peu-maudit-un-peu-vieilli-les-musiciens-sont-rides-3238976.htmlCourse-au-Bonheur 
http://aristine.cowblog.fr/images/sophiecalle.jpgPhotographe: Sophie Calle

Faire ses adieux à notre enfant intérieur, c’est peut-être finalement faire le deuil de notre espoir. J’entends ces adieux comme la fin d'une valse à trois temps, qui vogue entre le souvenir de la première cigarette, l’angoisse de la solitude de l’être-là, et dont la dernière note se perd dans le chaos d’un avenir proche mais incertain. Lorsque mes doigts s’emmêlaient sur le clavier, mon professeur de piano me disait que j’avais fait un «canard». Je le revois amusé par une telle appellation, par cette drôle d’idée d’assimiler cet animal et certainement son cri à une fausse note. Malheureusement le piano ne sonne plus aujourd'hui, les canards ont fugué; ils ont déserté les touches de mon clavier, et viennent cancaner ailleurs, sur ma voie: le long de mon chemin, ils sont là, la gueule ouverte, ils viennent prendre la dernière note de la valse à trois temps. La note de l’espoir.

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En attendant que s'éteignent les jours où rien ne va.Tue, 23 Apr 2013 21:56:00 +0200Tue, 23 Apr 2013 21:56:00 +0200http://aristine.cowblog.fr/en-attendant-que-s-eteignent-les-jours-ou-rien-ne-va-3237258.htmlCourse-au-Bonheur
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J’aime la torpeur. Je l'attends chaque instant, la guette et scrute intarissablement les signes de son approche.
Si les aiguilles ne cessent de tourner et d’avancer fatalement sur le cadran lorsqu’elle s’abat sur nous, celle-ci, véritable paradoxe temporel, ébranle tout sur son passage. Elle traverse fidèlement le grand sablier du temps, mais à sa vue, le passé et les souvenirs trépassent. Le futur ne se dessine plus, l’inertie l’en empêche: la torpeur est cette pause qui engourdit les pensées et les affects de l’âme, les regrets, et les peurs que nous avons gardées de notre enfance. Elle m’attire inlassablement parce qu’elle est cette voie sacrée, peut-être unique, qui permet de croquer à pleine dent le sens profond de la mort, de comprendre ce qui la rend si douce, si chaude et si chère à nos yeux. Car il est des douleurs dont seule la torpeur peut nous préserver. Le temps d’une pause intemporelle, elle ôte notre «anima», ce souffle qui anime les hommes, pour qu’on puisse mourir un instant; parfois quelques mois. Pour qu’on puisse survivre, échapper à la réalité, aux terribles maux qui accablent et offensent nos petites âmes; des petites âmes qui n’ont finalement jamais accepté de grandir. Des petites âmes qui refusent vainement la vérité, cette cruelle réalité, celle sans paillettes et autres fantaisies infantiles.

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Ombline, ce soir, je suffoque.Wed, 10 Apr 2013 01:25:00 +0200Wed, 10 Apr 2013 01:25:00 +0200http://aristine.cowblog.fr/ombline-ce-soir-je-suffoque-3236056.htmlCourse-au-Bonheur
http://aristine.cowblog.fr/images/Lissyellephotographe11.jpg                                                                                      Photographe: Lissy elle

Paradoxalement, le non-être cause parfois plus de dégâts que l’être.
L’être qui ignore vos sollicitations affectives, et refuse d’être là à vos côtés, devient finalement, outre son existence bien réelle, un non-être qui habite votre âme tout entière. Et rien n’est plus fort que le vide qui se blottit tout contre vous et se glisse dans les moindres recoins. Dans les profondeurs de la chair, il vous enveloppe avidement de ses doigts crochus, vous agrippe et vous étouffe. Il faut croire que l’absence prend parfois plus de place que la chaleur humaine. Elle accapare d’abord le souffle, puis l’élan et enfin la réponse au «pourquoi?». Oui, le vide vous grignote, prolifère en vous jusqu’à vous glacer les os. Il vous transcende, vous soulève violemment le coeur et vous met à terre. Doucement, mais sûrement, le vide est sournois. Il vous dévore petit à petit, jusqu’à la dernière miette. Ah satané pou assoiffé de sang, le vide est si gourmand. Ce n’est jamais assez. Cela ne le sera jamais.



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Que des trucs qu'existent pas, qu'au cinéma.Sun, 24 Mar 2013 19:50:00 +0100Sun, 24 Mar 2013 19:50:00 +0100http://aristine.cowblog.fr/que-des-trucs-qu-existent-pas-qu-au-cinema-3234676.htmlCourse-au-Bonheur
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Il y aurait quelque chose au creux de ses mains: cette promesse maternelle d’être là. Elle dirait ces mots qui enveloppent les âmes tout entières d’amour et de consolation. Des mots doux, des mots vrais. Les mots d'une mère. De la tendresse jaillirait du bout de ses doigts jusqu’à mes épaules secouées par les spasmes des sanglots incessants. Elle serait un simple bain de chaleur qui enlacerait mon corps endolori par les tourments. Une douceur qui apaise les êtres plongés dans la terreur. Elle serait juste cela; cette présence impossible. Cette relation interdite.

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« C'est de l'intérieur de soi que vient la défaite. Dans le monde extérieur il n'y a pas de défaite. La nature, le ciel, la nuit, la pluie, les vents ne sont qu'un long triomphe aveugle. »Sat, 09 Feb 2013 01:59:00 +0100Sat, 09 Feb 2013 01:59:00 +0100http://aristine.cowblog.fr/c-est-de-l-interieur-de-soi-que-vient-la-defaite-dans-le-monde-exterieur-il-n-y-a-pas-de-defaite-la-nature-le-ciel-la-nuit-la-pluie-les-vents-ne-sont-qu-un-long-triomphe-aveugle-3229813.htmlCourse-au-Bonheur

http://aristine.cowblog.fr/images/5563375777865589024601335351853n.jpg                                                                                    Alain Bashung
                                                                                   
"Des atomes, fais ce que tu veux."

Le train. La petite place sur la droite, la même qu’hier et que toutes les autres fois. Je m’assois. Je ne peux pas lire aujourd’hui. Encore une fois. Je fais défiler les pages entre mes doigts ouverts. Pour le plaisir du toucher. Du contact avec elles. Mais je ne peux les lire. Ces livres sans lecteur ne vivent pas; ils sont tout au plus des foetus qui errent « sans souffle et sans lumière ». Dans l’autre monde, ils attendent un lecteur pour naître. Un Socrate.
La maïeutique des livres, je ne connais plus depuis longtemps. Aucune note, aucune rature. Où sont les coins de pages cornés, les tâches de café et le papier jauni? Où sont les feuilles déchirées et ces gouttelettes d’eau que déposaient parfois mes larmes sur le papier lorsque les mots percutaient de plein fouet mon esprit? Mes livres n’ont pas d’existence. Pourtant, je crève d’envie qu’ils viennent au monde, que s’entrechoquent leurs paroles avec les miennes. Les livres;  J’en ai tant achetés et tant laissés sur le bord de la route! Au bord du quai. Pourquoi? Simplement, pourquoi?

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Le désespoir témoigne-t-il d'une forme supérieure de la critique?Wed, 02 Jan 2013 16:55:00 +0100Wed, 02 Jan 2013 16:55:00 +0100http://aristine.cowblog.fr/le-desespoir-temoigne-t-il-d-une-forme-superieure-de-la-critique-3223724.htmlCourse-au-Bonheur
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Récemment, un blogueur m'a laissée ce commentaire « N'oublie pas, le désespoir est une forme supérieure de la critique. Ces idées noires témoignent de ta raison. Tu te dois de vivre pour les porter hautes et fières ! » ... Je pense que cette personne a voulu me déculpabiliser et me donner une «raison» de vivre malgré ces pensées négatives. Et pour cela, je l’en remercie.

Cependant, j’ai beaucoup réfléchi à ce que cette remarque impliquait et je m’aperçois que je ne considère pas du tout le désespoir comme une forme supérieure de la critique. Pour reprendre les mots d’Albert Camus dans le mythe de Sisyphe, oui je pense que le sentiment dépressif témoigne d'un «mouvement de la conscience»: si l’homme était incapable d’éprouver quelque chose comme le désespoir ou encore la lassitude, il vivrait machinalement sans réfléchir au sens de la vie et de ses actes. On pourrait presque alors apparenter l’homme à un robot (je dis bien presque!). En effet, je crois que le désespoir face à cette vie qui nous apparaît parfois absurde, est dans un sens, l’expression de l’usage de la raison parce que cela signifie que nous pensons, que nous nous interrogeons sur l’intérêt, l’utilité, ou encore le sens de la vie.

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En revanche, je ne vois pas en quoi l’homme qui refuse de dépasser ce sentiment de désespoir est nécessairement supérieur à l’homme qui sort de cet état dépressif: si on assimile le désespoir à une forme supérieure de la critique, cela sous-tend qu’il a raison de penser ainsi. Or, si le désespoir témoigne du «mouvement de la conscience», je ne vois pas pourquoi le rétablissement et le sentiment de joie de vivre, que l’homme anciennement dépressif peut retrouver par la suite, serait nécessairement un mauvais jugement, une bassesse, relativement à "l'homme désespéré", et ne résulterait pas également de l'usage de la raison. Réussir à aimer la vie après l’avoir tant détestée, montre, notamment dans le cas où l’homme sort de sa dépression non pas parce que le temps passe mais grâce à des raisons profondes, que la joie n’est pas forcément synonyme de naïveté ou d’un manque de réflexion mais provient parfois d'un long cheminement argumentatif.

D’ailleurs, j'ai beaucoup de respect pour ces personnes qui ont la capacité d’invoquer des arguments solides en faveur de la vie. Je ne dis pas que chaque argument qu’elles proposent est valide, évidemment que non! Mais je suis admirative car, plutôt que de se lamenter sur leur sort en légitimant leur tristesse par divers arguments, elles choisissent de construire un socle solide sur lequel repose leur désir de vivre, j’entends par là une sorte de «philosophie du bonheur» pour être heureux (et être heureux ne signifie pas nécessairement qu'on ne regarde pas la réalité en face contrairement à ce qu'on pense bien souvent..). Ces dernières années, j’en ai été incapable, alors oui, je considère ces gens courageux de choisir cette voie et c’est pourquoi je ne peux pas accepter la prétendue supériorité du sentiment de désespoir. Le bonheur, tout comme la tristesse ou la lassitude, peuvent résulter d’une activité de la raison, être issus d’une profonde réflexion. Croire que le bonheur est le résultat de l’ignorance et de la passivité humaine est un préjugé qui oublie ces personnes dont la joie de vivre est en définitive le succès de l’usage de la raison.

Peintures de Yue Minjun

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Evidemment.Sun, 30 Dec 2012 00:04:00 +0100Sun, 30 Dec 2012 00:04:00 +0100http://aristine.cowblog.fr/evidemment-3223406.htmlCourse-au-Bonheur
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"J'ai remarqué que quand on est triste ou qu'il y a une mauvaise nouvelle, la vie autour ne change pas. Comme le jour où mamie est morte, j'étais dehors, il y avait du vent, et quand on m'a dit que mamie était morte, il a quand même continué à y'avoir du vent dans mes mollets. Quand on est triste, les objets ne sont pas tristes, ils font comme si de rien n'était, et ça, ça me rend encore plus triste"


Du vent dans mes mollets, Raphaële Moussafir


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Et puis un jour, je n'y suis plus allée.Mon, 10 Dec 2012 14:42:00 +0100Mon, 10 Dec 2012 14:42:00 +0100http://aristine.cowblog.fr/et-puis-un-jour-je-n-y-suis-plus-allee-3220519.htmlCourse-au-Bonheur

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                                                                                                        Photographe: Clara Nebeling

Un cadenas sur le pont des arts ; une porte qui se referme « Je vous rends les clés ». Et voilà, il a fallu partir. Adieu Paris, la Sorbonne. Adieu mes professeurs de philosophie. L’escalator du métro qui ne marchait jamais. Adieu Ombline. Les péniches où l’on dansait la nuit.

Ne croyez pas que je regrette ; à quoi bon? Quel intérêt? Les regrets ne sont qu’une marche à reculons, ils étouffent le présent et compromettent l’avenir tels des parasites qui s’accrochent à vous et ne veulent plus vous quitter. Ils sont pour ceux qui ont peur de la vie. Comment avancer si on ne fait qu’envisager les choses sous leur aspect exclusivement négatif? Pourquoi ne pas tirer de ses erreurs ce qu’il y a de positif et d’infiniment constructif plutôt que de nous blâmer sans cesse pour nos mauvaises décisions? Et d’ailleurs, existent-ils vraiment de bonnes ou mauvaises décisions?

Alors cette pause, cet abandon, cet échec, appelez cela comme vous voulez, ce sera mon voyage initiatique à moi, oui, même si je reste chez mes parents, devant cet écran d’ordinateur. Un voyage intérieur et métaphorique, certes, mais un voyage. Même ici, là où j'ai grandi,  j’ai encore tant à apprendre. Tant à comprendre. Tant à lire que j’en suis presque effrayée. Alors, je m’en vais de ce pas, explorer les richesses qui nous entourent tous les jours et devant lesquelles je passe devant sans les voir. Je veux démêler le vrai du faux, démasquer les contradictions,  regarder différemment les arbres de mon jardin... Je veux appréhender d’un autre oeil le dernier film que j’ai vu, et prendre ma vie en main. Je veux apprendre à être bien, à être mieux. Je veux.. apprendre à vivre.

 

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