J’aime la torpeur. Je l'attends chaque instant, la guette et scrute intarissablement les signes de son approche.
Si les aiguilles ne cessent de tourner et d’avancer fatalement sur le cadran lorsqu’elle s’abat sur nous, celle-ci, véritable paradoxe temporel, ébranle tout sur son passage. Elle traverse fidèlement le grand sablier du temps, mais à sa vue, le passé et les souvenirs trépassent. Le futur ne se dessine plus, l’inertie l’en empêche: la torpeur est cette pause qui engourdit les pensées et les affects de l’âme, les regrets, et les peurs que nous avons gardées de notre enfance. Elle m’attire inlassablement parce qu’elle est cette voie sacrée, peut-être unique, qui permet de croquer à pleine dent le sens profond de la mort, de comprendre ce qui la rend si douce, si chaude et si chère à nos yeux. Car il est des douleurs dont seule la torpeur peut nous préserver. Le temps d’une pause intemporelle, elle ôte notre «anima», ce souffle qui anime les hommes, pour qu’on puisse mourir un instant; parfois quelques mois. Pour qu’on puisse survivre, échapper à la réalité, aux terribles maux qui accablent et offensent nos petites âmes; des petites âmes qui n’ont finalement jamais accepté de grandir. Des petites âmes qui refusent vainement la vérité, cette cruelle réalité, celle sans paillettes et autres fantaisies infantiles.
Si les aiguilles ne cessent de tourner et d’avancer fatalement sur le cadran lorsqu’elle s’abat sur nous, celle-ci, véritable paradoxe temporel, ébranle tout sur son passage. Elle traverse fidèlement le grand sablier du temps, mais à sa vue, le passé et les souvenirs trépassent. Le futur ne se dessine plus, l’inertie l’en empêche: la torpeur est cette pause qui engourdit les pensées et les affects de l’âme, les regrets, et les peurs que nous avons gardées de notre enfance. Elle m’attire inlassablement parce qu’elle est cette voie sacrée, peut-être unique, qui permet de croquer à pleine dent le sens profond de la mort, de comprendre ce qui la rend si douce, si chaude et si chère à nos yeux. Car il est des douleurs dont seule la torpeur peut nous préserver. Le temps d’une pause intemporelle, elle ôte notre «anima», ce souffle qui anime les hommes, pour qu’on puisse mourir un instant; parfois quelques mois. Pour qu’on puisse survivre, échapper à la réalité, aux terribles maux qui accablent et offensent nos petites âmes; des petites âmes qui n’ont finalement jamais accepté de grandir. Des petites âmes qui refusent vainement la vérité, cette cruelle réalité, celle sans paillettes et autres fantaisies infantiles.