Photographe: Lissy elle
Paradoxalement, le non-être cause parfois plus de dégâts que l’être.
L’être qui ignore vos sollicitations affectives, et refuse d’être là à vos côtés, devient finalement, outre son existence bien réelle, un non-être qui habite votre âme tout entière. Et rien n’est plus fort que le vide qui se blottit tout contre vous et se glisse dans les moindres recoins. Dans les profondeurs de la chair, il vous enveloppe avidement de ses doigts crochus, vous agrippe et vous étouffe. Il faut croire que l’absence prend parfois plus de place que la chaleur humaine. Elle accapare d’abord le souffle, puis l’élan et enfin la réponse au «pourquoi?». Oui, le vide vous grignote, prolifère en vous jusqu’à vous glacer les os. Il vous transcende, vous soulève violemment le coeur et vous met à terre. Doucement, mais sûrement, le vide est sournois. Il vous dévore petit à petit, jusqu’à la dernière miette. Ah satané pou assoiffé de sang, le vide est si gourmand. Ce n’est jamais assez. Cela ne le sera jamais.