Photographie: Ander Overgaard
« Avoir de la culture » - formule qui tombe de la bouche de ceux qui, généralement, n’en ont pas. Le mot « culture » est devenu presque inutilisable, sauf à raviver son étymologie végétale. Laissons à leurs illusions sociologiques ceux qui lisent « pour se cultiver ». Seules importent les oeuvres, ces rencontres manquées ou décisives. J’aime un livre, j’entre en conversation avec un esprit. Celui-ci m’enchante, m’irrite ou m’éclaire ; il me fait entrer dans un monde, il change ma perception du temps. Quelle insulte faite à ce présent magnifique si je ne lisais que pour « l’avoir lu », pour « avoir de la culture » !
C'est ce matin, au petit déjeuner (enfin ce midi en fait ^^) que j'ai eu le plaisir de lire ce petit texte de Luc Olivier d'Algange, j'ai tout de suite adhéré à sa position. C'est une offense aux oeuvres de ne les lire que pour fanfaronner en société. On ne devrait lire que pour se distraire ou bousculer notre esprit: Lire, c'est la surprise devant l'audace d'un écrivain, sa plume et ses paroles étonnantes, c'est ce suspens qui nous tient en haleine jusqu'à la fin, c'est l'auteur qui parvient à nous octroyer quelques larmes tellement il exprime la douleur avec justesse, oui la véritable lecture c'est un peu tout ça à la fois, mais en aucun cas ce soi-disant "plaisir" à clamer haut et fort qu'on a lu "Madame Bovary"!