Je suis en retard. Mais elle est où cette fichue écharpe? Et puis après quoi je cours ce matin? Et puis hier aussi, hein, pourquoi j'étais si pressée? Je claque la porte, un peu trop fort peut-être. J'ouvre le portail et retiens quelques larmes. Et putain il pleut. Je sais d'avance que je ne vais ressembler à rien en montant dans le bus ce matin, les cheveux mouillés,un tee-shirt, une petite veste, sans écharpe. Bref, la fille en retard. La fille fatiguée, celle qui fait la gueule le matin car elle sait qu'aujourd'hui ce sera encore pareil, triste. Et merde, j'ai mes deux dissertations à relire. Pas de musique ce matin, non bonjour Ulysse et Nell. Mon effaceur tombe dans le car. Nous sommes dans une descente, ce con là il se casse à l'avant. Tant pis, je ne le ramasse pas. Je range mes devoirs, enfin fini. Je peux à présent m'exploser les tympans en toute sérénité. Ou presque. Terminus, tout le monde descend, à demain, même heure..
Aristine
Memento mori!
Mercredi 12 janvier 2011 à 19:35
Je suis en retard. Mais elle est où cette fichue écharpe? Et puis après quoi je cours ce matin? Et puis hier aussi, hein, pourquoi j'étais si pressée? Je claque la porte, un peu trop fort peut-être. J'ouvre le portail et retiens quelques larmes. Et putain il pleut. Je sais d'avance que je ne vais ressembler à rien en montant dans le bus ce matin, les cheveux mouillés,un tee-shirt, une petite veste, sans écharpe. Bref, la fille en retard. La fille fatiguée, celle qui fait la gueule le matin car elle sait qu'aujourd'hui ce sera encore pareil, triste. Et merde, j'ai mes deux dissertations à relire. Pas de musique ce matin, non bonjour Ulysse et Nell. Mon effaceur tombe dans le car. Nous sommes dans une descente, ce con là il se casse à l'avant. Tant pis, je ne le ramasse pas. Je range mes devoirs, enfin fini. Je peux à présent m'exploser les tympans en toute sérénité. Ou presque. Terminus, tout le monde descend, à demain, même heure..
Dimanche 2 janvier 2011 à 15:00
"La vie se passe comme ça : vous naissez, vous mourrez, et entre les deux, vous avez mal au ventre. Vivre, c'est avoir mal au ventre, tout le temps : à 15 ans, mal au ventre parce que vous êtes amoureuse ; à 25 ans, parce que vous êtes angoissée par l'avenir ; à 35 ans, parce que vous buvez ; à 45 ans, parce que vous travaillez trop ; à 55 ans, parce que vous n'êtes plus amoureuse ; à 65 ans parce que vous êtes angoissée par le passé ; à 75 ans, parce que vous avez un cancer généralisé. Dans les intervalles vous n'aurez fait qu'obéir à vos parents, puis aux professeurs, puis aux patrons, puis aux maris, puis aux médecins. Parfois vous vous doutiez qu'ils se foutaient de votre gueule mais il est déjà trop tard, et un jour, l'un d'entre eux vous annonce que vous allez mourir et alors, sous la pluie, on vous range dans un coffre en bois, sous la terre du cimetière de Bagneux."
Samedi 1er janvier 2011 à 16:14
L'année 2010 est désormais finie, une page qui se tourne.. ou presque. Ses peines et ses douleurs persistent, elles ont déménagé sur la nouvelle page. C'est une feuille bien vide pour le moment, vide d'espoir. Une feuille qu'il va falloir écrire, inventer. La seule où nous ne pouvons ni gommer nos erreurs, ni faire des ratures. Une impitoyable feuille. J'hésite à y écrire les premières lignes. Moment de doute. Pourquoi ne pas la brûler?
Le corps en cendre. Dernière étincelle dans les yeux.